Ce qui paraissait être de simples reflets dans la noirceur du ciel, s'est peu à peu intensifié. Laissant place aujourd'hui à de magnifiques aurores - semblables à des aurores boréales ou australes - aux couleurs et aux comportements pourtant inexplicables. Alors que les plus longues aurores durent des heures, celles-ci sont constantes et pourtant mouvantes.

Dès la nuit tombée, il est impossible de ne pas remarquer ces magnifiques voluptés rouges et bleues qui peuplent le ciel de par le monde. Tous les ont forcément vues, mais tous ne les comprennent pas pour autant et pour ceux qui connaissent l’existence du surnaturel... une question oppressante en découle : face à ces conséquences si présentes, n'est-il pas temps de réellement choisir son camp ?




La formation de ces aurores a débuté juste après le rituel et la trêve ordonnée par Dieu en juillet 2018. D'abord invisibles alors que les premiers résidus du sort se mêlaient à ceux des mondes s'étant chevauchés, elles ont fini par se manifester réellement en de faibles reflets dans le ciel nocturne dès août 2018. Puis, plus le temps passait et plus les résidus s'agglutinaient vers les lieux les plus touchés par les chevauchements, formant des aurores rouges et bleues dans le ciel de par le monde (ces aurores ne sont visibles que la nuit, la luminosité du ciel de jour interagit différemment avec les résidus magiques et les cachent à l’œil nu).

Résultant du rituel divin orchestré pour rétablir l'équilibre et des résidus laissés par les chevauchements des plans, ces aurores miment les aurores boréales et australes (malgré leurs couleurs différentes) mais ne semblent pourtant pas répondre aux lois naturelles. Elles ne cessent pas comme les aurores solaires et leurs couleurs sont le reflet du monde qui se chevauchait à l'endroit où elles sont visibles.

Les aurores rouges surplombent les lieux où l'enfer se manifestait, les bleues, le paradis et d'autres, invisibles la nuit puisque noires sur ciel sombre, sont celles où le néant perçait.

Au milieu de l'immense premier jardin de la villa, se trouvent de hauts voiles blancs ; presque transparents ils encerclent, à l'aide de poteaux plantés aux quatre extrémités, un large carré de tables décorées avec goût. Seule une entrée, découpée dans le tissu, a été pensée. Entrée qui donne sur un bar installé pour l'occasion et orné de petites lumières scintillant au rythme du vent qui souffle ça et là sur les flammes de ces dernières.

Aucun voile ne recouvre le sommet de ce cocon improvisé, mais de nombreux lampions blancs tendus par des fils suspendus aux poteaux viennent pailleter le ciel noir qui s'étend au-dessus de la tête des invités.

Plus loin, à gauche du bar, une fontaine est éclairée par la magnifique lueur bleue de l'aurore qui la surplombe, conduisant à une piste de danse, puis un sentier de plusieurs centaines de mètres menant à un banc reculé et adossé à la serre de la propriété, illuminé de quelques lampions blancs en papier installés au plus loin des arbres, le lieu est extrêmement intimiste.

« Prenez place ! N'hésitez pas... » Résonne une voix depuis des hauts parleurs fixés en haut des poteaux.

Pour un aperçu de l'ambiance: