Cameron m'avais dit vouloir partager davantage avec moi. Elle n'en demandait pas énormément, seulement de mieux comprendre mon quotidien, mes missions... Toutes ces choses que je faisais pour Lucifer. Elle voulait un aperçu en somme, faire partit de cette facette de ma vie. C'était humain au possible, mais quelque chose que je pouvais tout de même exaucer. Je ne lui avait rien dit véritablement, quand elle m'avait fait sa demande. Si ce n'était suggérer que je verrais ce que je pourrais faire à ce propos.

Après trois jours, je lui avait envoyé un message sur le matin, pour lui donner rendez-vous chez elle, pour une surprise. Une qui je le savais d'avance lui plairait. J'étais arrivé comme prévu, à vingt-deux heures devant sa villa et m'était garé. J'allais laissé la voiture là, bien en vue. Pour ses voisins, nous serions chez elle en amoureux. Mais la vérité serait toute autre. Je sonnait à la porte, après avoir remonté l'allée et elle m'ouvrait visiblement impatiente. J'avais rapidement répondu à ses questions, ou plutôt... refusé de répondre. Lui indiquant qu'une surprise n'en était plus une si je lui disait ou je l'emmenait et pour quoi. Elle avait accepté de garder le mystère, elle n'avait pas le choix de toute façon. Car si lui faire la surprise avait un certain charme, ça n'était pas la seule raison de ma décision. Moins elle en savait, mieux ce serait ! Car mes sorciers auraient bien moins de chose à nettoyer derrière nous.

Histoire de ne pas la torturer non plus, j'avais indiqué que j'allais devoir nous téléporter et l'avait invité à se rapprocher de moi. Il ne lui en avait pas fallu plus pour qu'elle se love dans mes bras et j'avais souri, avant de nous téléporter là ou on nous attendait.

L'ancienne boucherie était abandonnée depuis un moment. Une faillite. Quant à nos invités... Je les avaient installés "confortablement" un peu avant d'aller retrouver Cameron. Ils étaient tous deux incapacités par de l'aconitum, qui se dissipait peu à peu mais m'assurait qu'ils ne pourraient pas rompre leurs chaines, avant que je ne revienne avec la nephelim. Cameron, toujours agrippée à moi restait silencieuse, chose qui aurait pu me surprendre vu son impatience ce soir, mais... je savais ce qu'il en était. La téléportation, pour les humains n'était pas aussi facile que pour une créature comme moi. Encore moi pour elle, qui n'était pas faite pour. J'avais alors resserré mon étreinte, préférant éviter qu'elle ne vacille ou tombe et patienté qu'elle reprenne une contenance.

« Prend le temps qu'il te faut... »

J'avais le temps, à présent que j'étais là, même si l'aconitum se dissipait totalement, ces deux déchus de deuxième ordre n'iraient nulle part. Ils ne faisaient pas le poids. Après quelques minutes, cinq peut-être, elle avait finalement repris la parole sur un ton mielleux et avec une expression et des caresses qui m'avait forcé un rire sincère.

« On dirait que tu t'es remise ! » Soulignais-avec humour. Un bruit sourd m'indiquait que malgré l'aconitum les deux déchus tentaient de se défaire de leurs liens et j'avais retenu un nouveau rire. Comme si, sans leur force ils pouvaient envisager briser du fer à mains nues... Idiots ! Cameron avait semblé surprise, intriguée même et je lui avait offert un sourire, toujours amusé par la chose, avant de désigner du regard la porte derrière laquelle se trouvais les deux créatures enchainées sur des chaises.

J'avais suivis la nephelim, alors qu'elle était aller vers le bruit et sans me défaire de ma bonne humeur, j'avais lancé :

« Tu voulais partager cette facette de ma vie... Je ne pouvais pas te refuser ça, n'est-ce pas ? » J'avais devancé Cameron, m'approchant des déchus qui s'étaient immobilisés depuis notre entrée dans la pièce.

« Vous n'êtes pas les couteaux les plus aiguisé du tiroir vous deux, hein ? » J'avais attrapé la tête de l'un d'eux, la tirant en arrière alors que l'autre me lançais un regard noir.

« Ce sont des déchus de deuxième ordre. Des rebelles. » Expliquais-je à Cameron.

« Des qui ont du mal à comprendre qu'un poison magique qui les privent momentanément de leurs pouvoirs, fait qu'ils ne peuvent plus briser des chaines en fer à la force de leurs biceps. » Ricanais-je, en frappant derrière le crâne de celui que j'avais sous la main, faisant revenir sa tête en avant avec violence et rapidité.

« Vas-te faire foutre ! » C'était celui que je n'avais pas encore touché qui s'était osé à cette familiarité et j'avais rit de plus belle. Que croyaient-ils au juste , Que je les auraient laissés seuls si j'avais cru une seconde qu'ils pourraient s'échapper ? J'avais pris plus d'une précaution. Sans compter que briser ces chaines était purement impossible sans une force surhumaine.

« Je dois les interroger et... m'amuser un peu. Les déchus sont particulièrement drôle à torturer. Suffisamment résistants pour rendre le jeu plus appréciable et le faire durer. Alors... j'espère que ma petite surprise te plait... »

Elle avait renchérit en ce qui concernait la requête qui nous avaient amenés ici. Concluant par un "mon amour" cette réitération du souhait que j'avais exaucé. Ou du moins, en partie. J'avais eu ma réponse quant à savoir si elle était satisfaite dès sa première réaction. Mais tout depuis ne faisait que le prouver, comme la façon dont elle participait aux moqueries. Mais elle avait tout confirmé expressément lorsqu'elle admettait que je n'aurais pas pu lui faire un meilleure cadeau. Je souriais, satisfait et m'approchait d'elle pour saisir la hache qu'elle me tendais et l'inspecter. J'avais laissé échapper un rire à sa remarque et confirmé : « Pas du tout aiguisée, en effet. »

Rien que ma force ne saurait contrer, cela dit. Mais je n'étais pas forcément du genre à user d'armes dans ce genre de cas. Avec des déchus, je pouvait y aller plus brutalement, sans avoir peur qu'ils ne me claquent entre les doigts. Bien sûr, elle ne le savait pas. Car elle ne m'avait jamais vu dans ce genre de situation. Aujourd'hui, elle apprendrait donc pas mal de choses. J'avais alors posé la hache sur un meuble à coté de moi et souris à la nephelim :

« J'apprécie l'attention. Mais nous sommes là pour que je partage avec toi cette partie de ma vie. Et... je ne suis pas du genre à utiliser des armes avec ce type de créatures. Comme je l'ai dit, physiquement ils peuvent résister à bien plus que des humains. Alors... je peut y aller de mes dons et me faire plaisir. » La torture était une chose que j'affectionnais particulièrement, c'était un art dans lequel j'excellais. Il fallait dire qu'en des milliers d'années, j'avais pu m'exercer, que ce soit à la torture ou à des choses plus radicales. Et c'était sans compter celles que j'avais perpétré en enfer. Si nous comptabilisions ces tortures ci... Nous pouvions ajouter des milliers d'années et des milliers d'années en plus. C'était le propre de l'Enfer après tout et du temps qui y passait différemment.

Les deux déchus ne parlaient plus. M'insulter ne leur servait à rien, ils avaient pu le constater. Leur but était peut-être de m'énerver pour que j'en finisse vite avec eux, mais... j'étais plus malin et plus patient que ça. Quant à supplier... ils auraient encore moins de chances de ce coté là. Alors que leur restait-il à faire ? Se taire ! Enfin... jusqu'à ce que je leur fasse cracher des informations. Que ce soit par la torture ou en fouillant leur esprits, j'étais déterminé à trouver quelque chose. Et si je ne trouvais rien... J'aurais tout de même pris mon pied à les torturer et satisfait Cameron en lui offrant ce spectacle. Quoi qu'il se passait ce soir, j'étais gagnant sous tous les tableaux.

« Mais assez discuté... Il est temps que je fasse une petite démonstration. Pour toi, ma belle... Mais aussi pour leur donner un petit avant goût... » Je m'étais approché du déchu qui n'avait pas encore parlé, celui qui m'avait insulté avait d'ailleurs tourné le regard vers nous, surpris. Il pensait probablement qu'il serait le premier après son intervention. Mais j'avais autre chose en tête. Agenouillé face au déchu, j'avais jeté un regard dans sa direction avant d'enflammer ma main de mon pouvoir de pyrokinésie.

« Tu vois ces flammes, elles ne sont pas seulement capables de torturer ton enveloppe charnelle. Si je le souhaite, je peux déchainer mon pouvoir de feu, pour qu'il s'attaque à ton âme. Ou du moins, ce qu'il reste de ta grâce. Laisse moi te donner un petit aperçu... » En disant ces mots, je jouait avec le déchu, certes, mais j'essayais surtout de donner des explications à Cameron sur ce qu'elle allait voir. Car tout ce qu'elle saurait, c'était que le déchu hurlerait à la mort, sans voir réellement quoi que ce soit. J'éteignais le feu dans ma paume et l'encerclait à la place autour du coup de ma première victime de ce soir.

Comme je lui avait promis, je déversait une partie de ma puissance dans cette attaque, visant directement son âme de déchu. Il retenait des cris, je pouvait le voir sans détour. Alors, je renforçait la puissance déversée, suffisamment pour le faire souffrir, pas assez pour le tuer. Et cette fois, il avait hurlé à plein poumons.

« ARRÊTES ! PITIÉ ! » Je ricanais, arrêtant pourtant. Non pas parce qu'il m'avait supplié, car je n'en avait que faire de sa douleur ou ses suppliques. Non, je m'étais plutôt éloigné pour m'approcher de Cameron et passer mes bras autour de sa taille.

« Ça peut paraître moins... visuel que la hache. Cela dit... c'est bien plus efficace sur ce genre de créatures. Mais si tu le souhaites, je peux t'accorder ce petit plaisir encore et m'atteler avec la hache. Qu'est-ce que tu préfères ? »

Je la regardais dans les yeux, attendant sa réponse. Lui laisser le choix n'était que pour lui faire plaisir. Car à un moment ou un autre je devrais reprendre les tortures plus habituelles. Je doutais que la hache servirait des masses contre des créatures divines comme eux. Mais peut-être qu'avec ma petite démonstration, elle voudrait que je continue sur ma lancée, de toute façon. Alors... autant attendre sa décision. De toute façon, ils n'allaient aller nulle part, encore moins celui que je venais de torturer.

Je la connaissais bien... Même si j'étais réellement prêt à utiliser la hache, pour lui faire plaisir, elle avait décliné l'offre. Elle préférait que je continue avec mes dons et lui fasse une démonstration en bonne et due forme. Après tout, si j'avais été seul, la question ne se serait pas posée. Car elles étaient rares les fois ou j'utilisais des armes humaines surtout sur pareilles créatures.

Je ne pouvais pas lui reprocher la proposition de base, cela dit, car elle n'avait pas eu affaire à ce genre de créatures de manière générale. Elle avait l'habitude de tuer des humains, rien d'autre. Et comme elle venait de revenir sur sa décision et m'avait évité de changer de mode de torture, seulement pour son bénéfice... Ça aurait été encore plus stupide de lui en tenir rigueur. Elle m'avait alors demandé si je comptais utiliser autre chose que mon don de pyrokinésie et je n'avais pas répondu.

A la place, j'avais décidé d'accepter avec plaisir sa décision, comme un cadeau qu'elle m'offrait et de lui montrer mon appréciation au passage. Un sourire en coin avait fendu mon visage, puis alors que, mes bras étaient toujours autour de sa taille, j'avais emprisonné ses lèvres dans un baiser passionné.

J'avais rompu l'étreinte, après quelques secondes, m'éloignant d'elle par la même occasion. Cadeaux ou pas, qu'il s'agisse d'elle ou de moi... Ces déchus étaient là pour une raison. Alors, même si je savais joindre l'utile à l'agréable. Je savais aussi doser proprement et penser avant tout à ma mission.

« Sache que ta décision est grandement appréciée, ma belle... » Avais-je dit en retournant vers les deux déchus.

« Pour ce qui est de ta question... Je vais utiliser autre chose... j'ai l'embarras du choix et deux sujets parfaits pour ça, après tout... » Le déchu que je n'avais pas encore torturé m'avait lancé un regard noir, tandis que l'autre semblait seulement récupérer. Aucun n'avait eu de pensée. Ce qui était normalement impossible, SAUF s'ils s'évertuaient à éviter de penser à quoi que ce soit. Ils devaient faire des efforts considérables pour ne pas parler en pensée. Après tout ils avaient compris pour ce don et savaient probablement pertinemment que ce serait dangereux pour leurs survies. S'ils pensaient ne serait-ce qu'une seconde aux informations que je voulais leur soutirer...

« Regardez-moi ça ! Votre bêtise à ses limites... Malheureusement... j'ai peur que ça ne fonctionne pas longtemps votre petit jeu ! » Je ricanais et me tournais vers Cameron afin de lui expliquer ce qu'elle manquait.

« Ils font tout pour vider leurs pensées, afin que je ne puisse pas lire en eux... » Je riait de plus belle, puis, reprenant un soupçon de sérieux, je crachais amusé et menaçant à la fois :

« Retenir toutes ses pensées même avec votre corps et votre esprit au repos, c'est une tâche presque impossible. Il faut une retenue incroyable. Quelque chose qu'un ange de premier ordre pourrait probablement avoir. Mais... vous n'êtes pas de premier ordre et... vous n'êtes plus des anges non plus. » J'avais saisi le déchu épargné jusque là, sa gorge entre mes doigts j'avais serré avec force, utilisant cette fois mon don de manipulation mentale pour le forcer à une chose qu'il ne voudrait pas faire seul : dévoiler ses ailes.

« J'ajouterais que... c'est cent fois plus difficile de faire ça, quand on se fait torturer... » Soufflais-je à son oreille alors que ses ailes s'étaient déployées. J'aurais presque pu lire la terreur dans son regard, alors que je me redressait légèrement. Il savait ce qui allait arriver ensuite. Retenant ma force pour ne pas aller trop vite, j'avais appuyé sur l'aile à portée de moi, déchirant doucement les muscles ou autres bouts de chair qui les attachaient à cette enveloppe terrestre. Ce que je faisait n'était pas seulement douloureux physiquement, j'étais, une nouvelle fois en train de m'attaquer à ce qui restait de sa grâce. Car ses ailes étaient la représentation de cette dernière sur Terre. J'avais stoppé en chemin cela dit. Le but n'était pas de le tuer trop vite. Je voulais des infos et m'amuser, ce qui n'allais pas de pair avec un déchu mort en quelques minutes. Néanmoins, j'avais déjà fait des dégâts, ce même si l'aile était toujours attachée.

« Hurler de douleur en pensée... Belle tactique ! Techniquement ça ne m'empêche pas d'avoir la satisfaction de t'entendre hurler. Mais, ça couvre encore tes pensées... » Je souriais, carnassier. Il n'avait pas idée de qui était face à lui. S'il pensait une seule seconde que ça allait me décourager, ou qu'il ne cèderait pas... il se trompait ! Je trouvais sa résistance drôle, à vrai dire. Mais plus encore, j'aimais un défi, même aussi petit que celui-ci. Briser un déchu de son niveau, de leur niveau... Ce serait une partie de plaisir, dans tous les sens du terme.