Il nous fallait parler, si la trêve était en place et les déchus d'Honah enfin détruits, cela ne signifiait pas que nous n'avions plus rien à faire. Et si des frères et sœurs avaient besoin d'aide dans leurs tâches. S'entretenir, permettrais exactement cela.

« Mes sœurs, mes frères... avez-vous des informations à transmettre ? Besoin d'une aide quelconque ? »

La trêve et la destruction des déchus d'Honah avaient considérablement réduit nos activités, plus par obligation que par nécessité. Nous avions donc du temps à mettre à profit pour d'autres missions qui s'avéraient plus secondaires en ces temps d'apocalypse.

« Mon frère. Peu d'informations nouvelles me sont parvenues. Mais cette légère accalmie pourrait nous permettre de régler des problèmes devenus moins urgents durant notre lutte contre Lucifer. Peut-être régler le problème avec les humains. Ils sont... ils ne nous font plus confiance. »

Elle avait éliminé elle-même quelques déchus d’Honah et que ce soit terminé est pour elle une bénédiction. Elle n’avait pas apprécié de devoir le faire, ni la quantité d’anges déchus détruits durant cette période. C’était pourtant nécessaire. Une tâche qui, espérait-elle, n’avait plus qu’aux démons impliqués.

« Aniel n’a pas tort. Ils ne comprennent pas pourquoi. Ils ont besoin de savoir pourquoi. Ils ont besoin de comprendre. Ils ne voient que les morts que nous avons provoqués. Ils ne voient pas les morts que nous avons ainsi évités. »

Il était en effet temps de s'atteler à des problèmes moins urgents. Les voix qui m'étaient parvenues étaient sages et dans le vrai. Néanmoins, tout était plus facile en théorie qu'en pratique. « Je vous fait entièrement confiance sur ce point. Seulement... J'ai moi même été interrogé sur nos actions pour stopper cette épidémie. A plusieurs reprises. Certains comprennent, d'autres... moins. J'ignore comment le leur faire comprendre, ou même si ce la est possible. Chaque humain est différent. Fondamentalement différent. Et je peine à m'adapter. Peut-être que certains d'entre vous seront plus aptes à cette tâche ? » Je marquais une pause, réfléchissant, puis ajoutais : « Je m'étais concentré sur le problème posé par les déchus d'Honah. J’admets avoir manqué de discernement, je n'imaginais pas que cette perte de confiance était si... grave. »

Le problème de la confiance des humains à notre encontre était à traiter. Si j'avais eu connaissance du problème, à l'instar d'Ezechiel je n'avais pas pu m'en préoccuper. Apparaître comme nuisibles aux yeux de nos protégés s'avérait particulièrement dangereux.

« Leur façon de voir les choses est différente de la nôtre, c'est sûrement la raison de leur incompréhension. La difficulté réside probablement en leur libre arbitre, peut-être que certains ne seront jamais capables de comprendre, mais combler le fossé qui se creuse si cela est possible me paraît indispensable. »